Les consommateurs sont de plus en plus sensibilisés à l’éthique liée à la production d’œufs. Si on ne fait pas d’omelette sans casser des œufs, aujourd’hui on ne fait pas de poules, sans broyer des poussins mâles.

En effet, actuellement le tri des poussins mâles s’effectue à la naissance

À la naissance, les poussins sont triés et “sexés“. Les femelles de type “pondeuse” sont conservées. Tandis que les poussins mâles de la même souche sont écartés et traités en déchets. Les poussins faibles ou malformés subissent le même sort. En effet, dans ces élevages industriels, les poussins mâles sont inutiles pour une raison simple : ils ne pondent pas. Ils ne conviennent pas non plus pour être élevés comme poulets de chair. Ils sont donc exterminés juste après la naissance.

Ainsi même si on achète de oeufs bio élévés en plein air au supermarché on participe au massacre des poussins mâles.

En effet, peu importe le système d’élevage – en liberté, en grange ou en cage – les poussins mâles sont abattus. Ils ne peuvent pas non plus prendre de poids. Dans notre monde capitaliste, basé sur la productivité et la rentabilité, ils ne survivent que quelques jours. Ainsi, comme les poussins mâles ne sont pas économiquement rentables, l’industrie les détruit.

La recherche une solution pour réconcilier bien-être animal et productivité?

Actuellement des recherches sont menées pour modifier génétiquement l’ADN des volailles afin d’identifier les embryons femelles dans la coquille en les rendant fluorescents sous une lumière UV. Les poussins mâles pourraient alors être « éliminés » avant l’éclosion : cela éviterait de devoir tuer des millions de poussins mâles ainsi d’économiser de l’argent et les ressources qui émettent des gaz à effet de serre lors de l’incubation des œufs.

Mais est-ce vraiment une solution éthique ?

Pour la considérer comme telle, il faudrait à la fois accepter le fait de détruire des millions d’embryons mâles et d’accepter les OGM dans notre assiette…

Pour moi, ces recherches pour accroitre la productivité ne mènent pas à une production éthique selon mes valeurs. 

Afin de proposer une autre alternative, j’aimerais porter à votre attention le fait que l’Allemagne a tenté de faire un pas dans la bonne direction. Elle a mis sur pied, une loi sur la protection des animaux. Celle-ci interdit de tuer des animaux vertébrés sans « motif raisonnable ».

Alors les industriels ont réussi à contourner le problème. Ils commercialisent désormais les poussins morts comme nourriture pour les reptiles et les rapaces. 

Mais les consommateurs ne sont pas des abrutis. Plusieurs enquêtes dénonçaient le massacre des poussins mâles, broyés et étouffés. Et de plus en plus de consommateurs réclament plus d’éthique dans leur assiette !

À ce propos, la société Lohmann Tierzucht a compris que certains consommateurs souhaitaient continuer à manger des œufs, sans envoyer les poussins mâles prématurément à l’abattage.

C’est pourquoi l’entreprise a tenté de trouver une solution. Elle a essayé de développer une race de volaille hybride. Le but ? Pouvoir profiter aussi bien des femelles que des mâles. Dans cette race hybride, les femelles pondent bien et les mâles ont des propriétés alimentaires. Avec cette race hybride, les poussins mâles peuvent être élevés comme volaille de chair. De cette façon aucun animal n’est tué sans motif.

Bientôt des volailles à double usage au sein de l’industrie?

Pour un petit exploitant, la volaille à double usage apparait comme une bonne solution. Elle est économiquement viable, mais elle est aussi plus éthique. On cesse alors de broyer des poussins mâles à la naissance, juste parce que seules les femelles sont économiquement intéressantes. 

Lohmann Tierzucht est néanmoins confronté à un compromis entre bien-être animal et productivité.

En effet, les poules ont tendance à ne pas pondre autant d’œufs que les races de poules pondeuses sélectionnées depuis des générations pour leur capacité de ponte. Et les poulets n’atteignent pas non plus le poids de table aussi rapidement que leurs poulets de chair, également sélectionnés depuis des générations… C’est un compromis que l’exploitant accepte, mais cela engendre une augmentation des coûts de production, qui se traduit par un prix plus élevé pour les œufs et la viande. Que pensez-vous de la solution proposée par Lohman Tierzucht ?

Seriez-vous prêts à payer plus cher pour les œufs plus éthiques ? 

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